6.4 Langage inclusif

Compte tenu de la nature du Musée, nous nous devons d’employer un langage exempt de tout stéréotype sexuel, racial et ethnique. Nous utilisons donc le plus possible un langage inclusif dans tous les types de communications du Musée, y compris le texte des expositions, les scénarios, le contenu Web, les médias numériques, les documents liés aux programmes et le matériel éducatif.

Le MCDP a créé un guide de rédaction et un lexique, qu’il met à jour de façon continue et qui décrivent la manière dont le langage inclusif est utilisé à la grandeur du Musée. Nous suivons également les lignes directrices relatives à l’usage d’un langage inclusif dans les communications écrites, présentées au chapitre 9 du Guide du rédacteur dans le cas du français.

La présente section contient les règles précises que suit le MCDP dans les cas suivants :

  • les peuples autochtones;
  • les groupes ethniques ou raciaux ou les nationalités;
  • les personnes handicapées;
  • l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

Il convient de noter que certaines exceptions sont possibles quant à l’usage d’un langage inclusif, comme dans les cas suivants :

  • Contexte historique – pour respecter la réalité historique, on peut employer des termes genrés, par exemple, le terme « infirmières » plutôt que « personnel infirmier », en parlant d’une époque où le personnel infirmier était composé exclusivement de femmes. De même, l’usage du terme mineur dans un texte d’exposition où l’on parle d’outils du 18e siècle est sans doute approprié, puisque les femmes n’étaient pas embauchées pour travailler dans des mines à cette époque.
  • Citations – un texte original ne doit pas être modifié pour le rendre inclusif, mais peut être modifié à la traduction, selon le contexte La même chose s’applique aux titres et aux extraits de documents bilingues officiels.
  • Contraintes d’espace – dans des circonstances exceptionnelles où l’espace est très limité, on peut utiliser un nom masculin pluriel en français pour désigner un groupe comprenant des personnes de tous les genres.

Pour plus d’information au sujet de la rédaction épicène au MCDP, reportez-vous à l’annexe B.

Renvois aux peuples autochtones

Les renvois aux peuples autochtones sont fonction du contexte. Voici l’usage adopté au Musée à cet égard :

  • Comme le précise le Guide du rédacteur : « Dans la langue générale, le substantif autochtone ne s’applique pas à un peuple, à une race ni à une collectivité en particulier; il s’écrit donc avec une minuscule. Dans le contexte canadien, toutefois, ce mot est aujourd’hui assimilé à un nom de peuple. En conséquence, il s’écrit avec une majuscule dans la fonction publique fédérale : Autochtone. »

  • Le Musée recommande donc les termes Autochtone (substantif) et autochtone (adjectif), p. ex. « Les peuples autochtones au Canada ».

  • Sous l’influence de l’anglais, on pourrait être tenté d’employer les termes « Indigène » (substantif) et « indigène » (adjectif), mais leur sens est légèrement différent du terme anglais « Indigenous ». Il est donc à éviter.

  • Les Autochtones au Canada comprennent les trois groupes suivants :

    • les peuples ou communautés des Premières Nations
    • les Métis ou le peuple métis
    • les Inuits
  • Idéalement, on emploie une désignation plus précise au lieu d’employer le terme « autochtone » . Voici un tableau qui donne la liste des termes à utiliser :

Premières Nations, membre des Premières Nations
Inuit (nom propre masculin singulier), Inuite (nom propre féminin singulier)
inuit (adjectif masculin singulier), inuite (adjectif féminin singulier)
Inuits (nom propre masculin pluriel), Inuites (nom propre féminin pluriel)
inuits (adjectif masculin pluriel), inuites (adjectif féminin pluriel)
Métis (nom propre masculin singulier), Métisse (nom propre féminin singulier)
métis (adjectif masculin singulier), métisse (adjectif féminin singulier)

  • Le terme Indien n’est utilisé que dans le contexte de la Loi sur les Indiens ou lorsqu’il fait partie du nom officiel d’un groupe ou d’une organisation.

Renvois aux groupes ethniques ou raciaux ou aux nationalités

Le Musée évite les références à l’ethnie ou à la race pour décrire des personnes, des groupes ou des attributs; il peut toutefois être nécessaire d’en utiliser pour bien faire comprendre le contenu d’une exposition ou d’une production médiatique. Dans un tel cas, on nomme ou identifie d’abord la personne ou le groupe, puis on indique son ethnie ou sa race.

Selon Le guide du rédacteur (chapitre 3.3.11), on met la majuscule uniquement aux noms, ou substantifs, qui désignent les races, les nationalités et les langues. Les adjectifs portent la minuscule.

Le mot « noir », par exemple, porte toujours la majuscule lorsqu’il est utilisé comme nom. On met la minuscule à l’adjectif : Canadien noir, Canadienne noire, ou personne noire, sauf si la majuscule fait partie d’un nom officiel. Les termes « Afro-Canadien » et « Afro-Américain » sont à éviter, sauf s’ils renvoient à des personnes qui ont immigré au Canada ou aux États-Unis et qui appartiennent à la première ou à la deuxième génération d’immigrants.

Remarque : Au Musée, on ne met pas la majuscule au mot « blanc » lorsqu’il désigne cette catégorie raciale. Cette façon de faire est conforme aux résultats des recherches terminologiques courantes.

Renvois aux personnes ayant une incapacité

La terminologie relative aux incapacités n’est pas immuable. Elle a beaucoup évolué et continuera à le faire. Pour parler des personnes ayant une incapacité, le Musée veille à apporter toutes les nuances voulues, à éviter les étiquettes et à ne pas imposer une identité aux gens dans les textes destinés au public.

On évite de définir les gens en fonction de leurs différences. Il faut éviter dans la mesure du possible les stéréotypes, les étiquettes ou les termes limitatifs et faire plutôt référence aux façons dont les gens se déplacent, aux aides qu’ils utilisent ou aux moyens qu’ils emploient pour percevoir ou capter l’information. Voici quelques exemples :

Formulation correcte : Antoine se déplace en fauteuil roulant.
Formulation à éviter : Antoine a une perte de mobilité.
Formulation correcte : Grâce à la visite autoguidée en ASL, Janette a aimé sa visite au Musée.
Formulation à éviter : Janette, qui est sourde, a aimé sa visite au Musée.

Dans certaines situations, il peut être nécessaire d’utiliser des termes précis dans les textes des expositions. Après avoir effectué des recherches et consulté divers spécialistes, le Musée a établi une liste de termes à utiliser.

On peut aussi consulter Termium Plus et l’article « Disability : déficience, incapacité, handicap… » dans Chroniques de langue.

personne handicapée
personnes handicapées

personne à mobilité réduite
personne ayant une incapacité/limitation physique

personne aveugle

personne ayant une incapacité/limitation visuelle
ou personne malvoyante

personne malentendante

personne sourde

personne sourde et aveugle

personne ayant une limitation auditive

personne ayant une incapacité mentale
or personne ayant une déficience cognitive

personne ayant une déficience intellectuelle
ou personne ayant un trouble du développement

personne non verbale

Remarque :

Le terme « personne malentendante » englobe toutes les personnes qui ont une limitation auditive et est donc le terme que l’on préconise. Il faut savoir que le terme « Sourd », avec la majuscule initiale, est un terme sociologique qui renvoie à ceux qui ont une perte auditive et qui s’identifient et participent à la culture, la société et la langue des Sourds, fondée sur le langage gestuel. Toutefois, c’est un terme que l’on utilise rarement et qui ne correspond pas aux normes de rectitude politique.

Renvois aux personnes de diverses orientations sexuelles et identités de genre

Dans les communications générales comme les discours et les communiqués de presse, le Musée emploie une expression large et inclusive comme « toutes les orientations sexuelles et identités de genre » ou « personnes de diverses orientations sexuelles et identités de genre », et évite d’utiliser un acronyme. On peut aussi utiliser le terme « allosexuels » comme terme générique. Si on doit absolument recourir à l’acronyme faute d’espace (dans les médias sociaux, par exemple), le Musée recommande d’utiliser LGBTTQ*. On peut aussi utiliser l’acronyme dans d’autres contextes, selon le cas (comme dans la correspondance ou dans des références consécutives).

Dans la mesure du possible, on emploie aussi cette terminologie inclusive dans les textes des expositions. On peut employer des termes plus précis au besoin, selon le contenu de l’exposition. Dans l’exposition sur le mariage entre conjoints de même sexe, par exemple, les termes « même sexe », « gai » et « lesbienne » conviennent.

Pour fixer la norme ci-dessus, le Musée a mené des recherches approfondies au sujet de la terminologie utilisée aujourd’hui pour parler des personnes de diverses orientations sexuelles et identités de genre. Pour plus d’information au sujet de cette recherche, voir l’annexe C.